Le septième d'une longue série

Ô infâme Souffrance, que puis-je donc faire pour éviter tes cruels assauts, épargner mon âme à ta violence ? Tu possèdes une connaissance trop exacte de mes faiblesses, parcourant diverses émotions ; voilà des années que je suis ta maison ! Est-il donc impossible d’ouvrir un lieu pour ta retraite, ailleurs que dans mon corps ?

J’ai trop de certitude, lassé de replonger dans tes Eaux, mais ta beauté m’est trop singulière ; heureusement que tu m’as enlevé le cœur, je puis t’aimer ainsi ! Je n’emploierai aucun moyen pour que tes procédés cessent, tu le sais, mais je veille que, l’un et l’autre, ayons la fraîcheur et l’âge de conserver ce que l’on désire, malgré les dissemblances de ces derniers.

Tu as toujours été mes yeux, me parasitant tous les sens, et jamais je n’eu l’envie d’accepter cette liaison. Pourquoi continuer à déguiser ta conduite, Ô Souffrance, si enfin et pour toujours de nouveaux pardons viennent à me jeter à genoux ? Ressens-tu ce malin plaisir à me voir ainsi, toi qui m’a déjà si cruellement punie ? Je succombe, oui, encore une fois, mais l’espoir se rallume, l’échafaud de la révolte !

            Ô Souffrance, car je ne peux que t’appeler ainsi, prend pitié de ma misère ! Tu vois ma faiblesse m’arracher à la vie, je ne peux pas te fuir, mais fais moi une faveur : C’est un sentiment que je n’ai jamais connu dans mon cœur, il faut autant te dire que je vais mourir; alors, je t’en supplie, rend grâce à mon corps, rend moi libre !  Dans cette cruelle situation, je ne te donnerai plus un maux, ni une larme, alors libères-moi ! Je t’offrirais un corps sain, vierge, si tu le souhaites ! Je rencontrerais des jeunes filles, et les conduirais dans tes Abîmes. Que ce sentiment de bienfaisance envers ta Grandeur fasse éteindre ma flamme !